« Vous ne pouvez tolérer, sur le sol polonais où un tiers du peuple juif a péri, cette scandaleuse usurpation de l’histoire et du patrimoine juif, au sein d’une conférence de l’ONU qui se tient à Cracovie, à l’ombre même d’Auschwitz-Birkenau. »
« Il faut empêcher les Palestiniens et leur suite de poursuivre leurs tactiques et leurs manigances pour monopoliser cette session, au détriment de l’attention requise à des sites véritablement en danger. »
Paris, le 18 juin 2017
Dans une lettre adressée au professeur Jacek Purchla, président polonais du 41e Comité du patrimoine mondial de l’Unesco (CPM), qui se réunira à Cracovie du 2 au 12 juillet prochain, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal et observateur du CPM, Shimon Samuels, lui faisait part des observations suivantes :
« - Cette réunion nous inquiète au plus haut point : il y a en effet un malaise dans l’organisation du CPM, malaise dû au détournement brutal de son ordre du jour.
« - Nous travaillons depuis de nombreuses années avec le CPM, particulièrement en ce qui concerne son mandat de protection, et plus précisément la sauvegarde d’Auschwitz-Birkenau.
« - Or, depuis que les Palestiniens ont intégré l’Unesco, en novembre 2011, le CPM subit leurs assauts répétés pour prolonger la guerre par d’autres moyens.
« - Au cours de la session de juillet 2012, à Saint-Pétersbourg, où les Palestiniens ont réduit en miettes le règlement du CPM qui exige une adhésion minimum de quatorze mois – ils n’y étaient présents que depuis sept –, ils ont osé revendiquer rien moins que la basilique de la Nativité à Bethléem, au motif fallacieux qu’il y avait urgence du fait de son statut inventé de ‘‘patrimoine en péril’’.
« - Malgré le refus définitif de leur demande, imposé par le conseiller professionnel de l’Unesco, le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), les Palestiniens ont eu recours à un stratagème pour contrôler le berceau du christianisme. Ainsi, il ne faut pas s’étonner de leurs demandes ultérieures, formulées par des extrémistes, telles que : ‘‘Jésus était palestinien’’, formulation qui a ensuite évolué en : ‘‘Jésus était musulman’’. »
Le Centre continuait en ces termes : « Lors de la session de 2014, et toujours contre l’avis des experts, ils ont emprunté la même voie rapide d’‘‘urgence’’ pour accaparer Battir – le village qui abritait la citadelle de Betar, siège de la révolte juive de Bar-Kokhba contre les Romains, en 132 après J.-C. En juillet 2016, la 40e session (différée à cause d’une tentative de putsch à Istanbul) avait été reportée en octobre et transférée au siège parisien. C’est au cours de cette session que le Mur occidental et le mont du Temple furent effectivement déjudaïsés.
« Par une certaine théologie de la substitution, le Conseil exécutif de l’Unesco a alors islamisé ces deux sites, les plus sacrés pour les Juifs du monde entier. »
M. Samuels déplorait que, « comme si cela ne suffisait pas, les Palestiniens ont déclaré leur intention de détourner à nouveau le CPM pour s’approprier la grotte de Machpéla, qui abrite le tombeau des Patriarches à Hébron – un site ouvert jusqu’à présent aux fidèles des trois religions monothéistes ».
Il soulignait que, « en tant que président, vous ne pouvez tolérer, sur le sol polonais où un tiers du peuple juif a péri, cette scandaleuse usurpation de l’histoire et du patrimoine juif, au sein d’une conférence de l’ONU qui se tient à Cracovie, à l’ombre même d’Auschwitz-Birkenau... »
Le Centre demandait au président de « prendre toutes mesures appropriées pour empêcher cette usurpation et de collaborer avec l’Icomos pour insister auprès des 21 Etats membres du CPM afin qu’ils remplissent leurs compétences professionnelles ».
« La Pologne doit aussi respecter son engagement en tant que pays hôte, appuyait-il. Il faut empêcher les Palestiniens et leur suite de poursuivre leurs tactiques et leurs manigances pour monopoliser cette session, au détriment de l’attention requise à des sites véritablement en danger. »
« Que le caveau des Patriarches demeure le sanctuaire des trois religions, sans mettre en doute son identité juive première… C’est ainsi que la Pologne pourra contribuer à la dépolitisation du Comité du patrimoine mondial et au soulagement de tant d’Etats membres de l’Unesco muselés, qui ne peuvent que siéger et observer les ravages causés à l’intégrité du CPM », concluait M. Samuels.
Cette lettre a été adressée en copie à Gustavo Araos, président de l’Icomos, à Witold Waszczykowski, ministre polonais des Affaires étrangères, ainsi qu’à Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco.
Shimon Samuels avec Carmel Shama HaCohen, ambassadeur d’Israël à l’Unesco.