Paris, le 19 janvier 2023
Dans une lettre ouverte en soutien à Isaac Benzaquen Pinto, un dirigeant de la communauté juive espagnole, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, demandait à la maire de Barcelone, Ada Colau, de se retirer d’une campagne haineuse appelant à rompre le jumelage entre la capitale catalane et Tel-Aviv.
Barcelone est liée par un Accord d’amitié et de coopération avec Tel-Aviv depuis 1998. Ces deux villes se distinguent en tant que sociétés ouvertes et diversifiées, actives dans la promotion de l’art, de la culture, des start-ups de haute technologie et du tourisme. Toutes deux sont connues dans le monde entier pour être des défenseuses des droits des LGBT et des minorités.
Une campagne de pétition animée par la haine d’Israël et des Juifs, sous le slogan fallacieux « Barcelone sans apartheid – NON », aurait été signée par le nombre requis pour appeler à un vote du conseil municipal.
Cette pétition, dans la lignée de la campagne internationale BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), cible spécifiquement Israël. Elle contrevient à la définition de l’antisémitisme de l’IHRA (l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste), qui a été adoptée par l’UE, ses États membres – y compris l’Espagne –, d’autres pays du monde, des institutions internationales, des clubs de football et des municipalités...
À plusieurs reprises, le Centre Wiesenthal a exhorté les villes et les clubs sportifs espagnols à adopter cette définition de l’IHRA en tant qu’outil d’identification de l’antisémitisme.
Si Barcelone devait rompre son jumelage avec Tel-Aviv, elle serait cataloguée comme ville sujette à une manipulation politique haineuse... Après Tel-Aviv et les Juifs, à qui le tour ?
Le conseil municipal se réunira le 27 janvier – date de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste – pour voter en faveur de cette action ignoble.
Notre mentor, Simon Wiesenthal, a été libéré par les Alliés du camp de concentration de Mauthausen avec d’autres détenus survivants, au nombre desquels des républicains espagnols et des Roms, ses amis les plus proches. Ils sont restés en contact tout au long de leur vie d’après-guerre, soutenant mutuellement leurs causes contre la discrimination.
« Simon aurait été consterné de voir cette dégradation de la mémoire de l’Holocauste et la douleur infligée à la communauté juive de Catalogne et d’Espagne », concluait Shimon Samuels.
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Pour plus d’informations, contactez Shimon Samuels à csweurope@gmail.com