Paris, le 8 janvier 2023
Dans une lettre adressée à Mikkel Bogh, directeur de la Galerie nationale du Danemark, Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, lui exprimait son indignation à la lecture de la description du tableau Les saintes femmes au sépulcre, de Ferdinand Bol.
« … Selon le christianisme, Jésus est le Fils de Dieu. La Bible raconte comment il a été crucifié, c’est-à-dire pendu à une croix et tué. À l’époque, le judaïsme était la religion à laquelle la plupart des gens croyaient, et les prêtres juifs en charge ne croyaient pas que Jésus était le Fils de Dieu. Ils avaient peur de perdre leur pouvoir. Par conséquent, ils persuadèrent les Romains – qui à l’époque avaient occupé Israël – de le punir de mort, et les Romains voulaient juste éviter les ennuis, alors ils suivirent la suggestion des prêtres... »
En 1965, le pape Jean XXIII convoqua le concile Vatican II. Son successeur, Paul VI, promulgua Nostra Ætate, la déclaration sur les relations de l’Église catholique avec les religions non chrétiennes. Ce fut un tournant majeur car le judaïsme était dorénavant considéré par la papauté comme la religion du Père.
Monsieur le Directeur, la Galerie nationale du Danemark est trop prestigieuse pour afficher, au mieux, des absurdités, qui portent en outre un coup aux objectifs interreligieux.
C’est aussi regrettable vis-à-vis de la mémoire du Danemark qui, sous l’occupation nazie, a sauvé la plupart de ses Juifs, évacués en Suède neutre par bateau.
Monsieur le Directeur, nous vous demandons instamment de retirer ce texte, que beaucoup jugeraient comme antisémite. Nous pensons également que son auteur ne doit plus faire partie de votre illustre musée.
« Le tableau des Saintes Femmes et son peintre, Ferdinand Bol (1616-1680), méritent d’être respectés tout autant que vos nombreuses œuvres d’art religieux, au lieu d’en faire un véhicule de haine », concluait Shimon Samuels.
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Pour plus d’informations, contactez Shimon Samuels à csweurope@gmail.com