image Je fais un don

Riyad, le 15 septembre 2023

Plus de 250 sites d’une valeur culturelle ou naturelle particulière, situés dans quelque 194 États membres de l’Unesco, attendent depuis des années de recevoir le statut de site du Patrimoine mondial.

Les principales exceptions sont les sites revendiqués par la « Palestine », qui utilise le stratagème par voie express de « site en péril » pour exproprier le patrimoine juif ou chrétien. « Ce sera probablement le cas pour Jéricho », déclarait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal.

15 September 2023
S. Samuels avec Kris Dierckx, délégué général de la Région flamande, Délégation permanente
de la Belgique auprès de l’Unesco.
S. Samuels avec l’ambassadeur Elman Abdullayev (au centre), représentant permanent de l’Azerbaïdjan
auprès de l’Unesco, et Mounir Bouchenaki (à gauche), directeur du Centre régional arabe
pour le Patrimoine mondial (chargé de répertorier les synagogues d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient).

C’est in extremis que la délégation israélienne a été autorisée par l’hôte saoudien de cette session à y participer.

Le Centre Wiesenthal est la seule organisation juive à assister chaque année aux Comités du patrimoine mondial (CPM), à commencer par Cairns, en Australie, en 2000, où nous avons révélé le scandale de l’ouverture d’une discothèque sur le site d’Auschwitz. Le problème a été immédiatement résolu par l’ambassadeur de Pologne auprès de l’Unesco.

Au cours de nos plus de vingt ans d’activité avec le Comité du patrimoine mondial, les principaux problèmes ont commencé avec l’entrée en 2011 de la « Palestine » et sa soif de patrimoines juif et chrétien...

Cette 45e session du CPM devait se tenir il y a un an à Kazan, en Russie, mais elle a été annulée en raison de la guerre de son hôte contre l’Ukraine.

Cette année, nous avons abordé les questions suivantes relatives au patrimoine juif :

- La Tunisie a présenté le site de Djerba pour nomination, sans mentionner sa longue histoire juive et l’importance de la synagogue de la Ghriba, qui reste encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage important pour les Juifs. Nous attendons une réponse des autorités compétentes tunisiennes.

- Belgique : il y a trois ans, la Belgique et la France demandaient au Comité du patrimoine mondial d’inscrire sur sa liste les cimetières de la Première Guerre mondiale. Mais notre historien avait découvert que plusieurs de ces sites abritaient également des tombes de la Seconde Guerre mondiale, y compris des sépultures de criminels de guerre nazis. À l’époque, les Français avaient fait appel à notre Centre pour vérifier leur liste et d’y indiquer les cimetières inacceptables. Dans le cas de la Belgique, c’est à Riyad que nous avons eu l’occasion de clarifier la question des sites comportant des tombes de nazis flamands.

- Azerbaïdjan : l’ambassadeur a été touché par notre suggestion d’inscrire le village juif de Qırmızı Qəsəbə (alias Krasnaya Sloboda ou le Village rouge), vieux de deux mille cinq cents ans, où les Juifs des hauts plateaux avaient trouvé refuge et vivaient depuis des siècles. C’est l’un des derniers endroits où le judéo-tat – qui figure sur la liste des langues menacées de disparition de l’Unesco – est encore parlé.

- Argentine : nous nous sommes entretenus avec la délégation sur la question de Moisés Ville, qui figure sur la Liste indicative depuis 2015. C’est le témoignage le mieux conservé et le plus exceptionnel de l’émigration juive vers les Amériques à la fin du XIXe siècle. Notre bureau de Buenos Aires prend cette question en charge.

- République dominicaine : le seul État, parmi les trente-trois qui assistaient à la conférence de la Société des Nations de 1939 à Évian, disposé à accueillir les fugitifs juifs de l’Allemagne nazie. Quelque cinq mille réfugiés avaient atteint la République dominicaine, dont environ quatre mille étaient repartis à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui étaient restés avaient fondé la ville de Sosúa, dans le nord de la province de Puerto Plata. Après l’enthousiasme de l’ambassadeur précédent, le projet de suggérer le site au CPM semble avoir été suspendu.

« On ne peut qu’espérer que cette 45e session du Comité du patrimoine mondial à Riyad inscrira sur sa liste des sites pertinents pour les États membres et leur histoire... plutôt que d’usurper des sites juifs. Le vote sur Jéricho servira de test », concluait Shimon Samuels.

TOUS NOS VŒUX DE SANTÉ POUR LA NOUVELLE ANNÉE / SHANA TOVA !

* * *

Pour plus d’informations, contactez csweurope@gmail.com