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par Shimon Samuels

Paris, le 27 mars 2025

Cette semaine a vu la publication d’un document rédigé conjointement par un comité promouvant le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), qui cible exclusivement Israël et les Juifs, et par la Semaine contre l’apartheid israélien (Israeli Apartheid Week, IAW). Il s’adresserait aux étudiants, les appelant à « démanteler le régime israélien de colonialisme de peuplement, de génocide et d’apartheid, en vue de la libération de la Palestine ». Il souligne la nécessité d’« amplifier les voix palestiniennes »...

Ses rédacteurs appellent « leurs défenseurs à résister. À se lever. À décoloniser... À perturber les institutions complices du génocide d’Israël. À organiser des grèves, des débrayages et des sit-in... À développer des zones libérées de l’apartheid [quoi que cela puisse signifier]... Exigez de votre université, de votre lieu de travail, de votre syndicat ou de votre ville qu’il ou elle rompe ses liens avec l’Israël de l’apartheid et qu’il ou elle respecte les directives du BDS... Exigez des sanctions ciblées contre Israël, y compris un embargo militaire complet... Exigez la suspension immédiate d’Israël de l’ONU, de la Fifa, des Jeux olympiques et de toutes les institutions internationales... Présentez la culture, la résistance et les visions de libération palestiniennes à travers des projections de films, des expositions d’art, des conférences et des discussions publiques. »

Le Comité national BDS annonce que cette année marque le 20e anniversaire de son mouvement. Il ajoute que BDS représente « deux décennies de résistance populaire indéfectible, de solidarité intersectionnelle et de lutte contre la complicité étatique, corporative et institutionnelle du régime d’apartheid colonial d’Israël... et montre comment le pouvoir du peuple fait l’histoire de l’apartheid ».

La Semaine contre l’apartheid israélien a débuté le 21 mars, pour se poursuivre jusqu’à la Journée de la terre palestinienne, le 30 mars, et elle doit se prolonger jusqu’en avril. [Dans leur distorsion du temps et de la réalité, une semaine est aussi plus longue que les sept jours conventionnels !]

Cette année, leurs thèmes et slogans sont « Le pouvoir du peuple fait l’histoire de l’apartheid » et « Décoloniser la Palestine, c’est décoloniser le monde ».

Le Comité ferme les yeux sur un fait historique : la décolonisation de la « Palestine » a eu lieu quand les empires arabo-musulman, puis ottoman, puis britannique sont sortis de scène... et a été achevée quand la diaspora juive a finalement rejoint ses frères dans sa patrie ancestrale pour créer un État souverain et démocratique. D’autres anciens peuples autochtones– par exemple les Kurdes, les Toubous ou les Kabyles – tentent de réaliser leur propre projet similaire dans d’autres parties de la région MENA !

Selon ce groupe, « la lutte contre l’apartheid israélien est profondément liée à d’autres grandes luttes, pour la justice, la liberté, l’égalité et la dignité, dans le monde entier... La complicité occidentale dans l’oppression systémique... de Rabat au Caire, de Jakarta à Londres, du Cap à Bogota... » [Cela n’a aucun sens !]

L’expression « oppression systémique » a des relents de wokisme, qui simplifie la vision du monde, séparant les oppresseurs et les opprimés, ignorant le contexte, l’histoire et l’interaction sociale réelle, appliquant de facto une discrimination préjudiciable.

S’ensuit leur adulation des « activités de l’IAW en Irlande, en Écosse et en Afrique du Sud ».

De plus, en déclarant que « la lutte palestinienne [est] enracinée dans plus d’un siècle de résistance à l’oppression coloniale de peuplement », le Comité admet l’existence de violences arabes de longue date contre les Juifs en Palestine, même avant la création de l’État d’Israël.

L’IAW et le BDS font partie intégrante d’un cycle de violences antisémites, qui se sont visiblement intensifiées depuis le 7 octobre 2023. Ce qui s’est passé en France en est un exemple éloquent : bien que la communauté juive représente moins d’1 % de la population, elle a subi 62 % de tous les actes de violence déclenchés par des motifs raciaux ou religieux.

Le danger du mouvement BDS est donc plus flagrant que jamais dans les universités et parmi les groupes de jeunesse. Il y apporte une justification pour cibler, intimider et assassiner les Juifs, comme à Berlin en 1938 ou à Bagdad en 1941. Les causes BDS et IAW cherchent à banaliser et à perpétuer l’antisémitisme.

Shimon Samuels,
Directeur émérite des Relations internationales
Centre Simon Wiesenthal

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Pour plus d’informations, contactez stsamuels018@gmail.com