Par Shimon Samuels, directeur émérite des Relations internationales, Centre Simon Wiesenthal

Paris, le 24 mai 2024

Monsieur le Premier Ministre,

Nous sommes choqués d’apprendre que l’Espagne a décidé unilatéralement de reconnaître « l’État de Palestine ».

Nous sommes choqués, car cette décision politique est célébrée par le Hamas, selon ses propres termes : « Nous estimons que c’est une étape importante vers l’affirmation du droit à notre terre. » Or, nous savons tous ce que les terroristes considèrent comme « leur terre » – le tristement célèbre « de la rivière à la mer ».

Cela signifie que le 7 octobre – jour d’infamie, de viols, de meurtres, de destructions et d’enlèvements – est devenu de facto « la date clé » de l’État palestinien...

Nous sommes choqués parce que les aspirations territoriales de « la Palestine » vont bien au-delà de Gaza et de la Cisjordanie, parce qu’elle fait pression pour obtenir un soi-disant « droit au retour » impliquant des millions de réfugiés perpétuels de l’Unrwa – et parce qu’elle suscite ainsi des relations internationales basées sur la terreur, le chantage et la corruption.

Monsieur le Premier ministre, nous vous rappelons que la Catalogne cherche à obtenir son indépendance depuis des décennies et que l’Espagne a à maintes reprises réprimé ses aspirations. Faut-il vous rappeler que des nationalistes basques de l’ETA purgent aujourd’hui une peine de trente ans de prison pour meurtre ? Comparés au Hamas, au Jihad islamique palestinien et à d’autres groupes terroristes, ce sont des enfants de chœur ! Mais c’est votre problème, pas le nôtre !

Faut-il vous rappeler que votre allié Podemos aurait trouvé l’inspiration et qu’il maintient des liens historiques avec des régimes qui sont ouvertement contre le droit d’Israël à exister, tels les chavistes au Venezuela, les sandinistes au Nicaragua, l’ANC en Afrique du Sud ou le régime des mollahs iraniens ? Outre leur position anti-Otan et anti-Union européenne, on peut se demander s’ils défendent les intérêts de l’Espagne et du peuple espagnol... Mais c’est aussi votre problème, pas le nôtre.

Faut-il vous rappeler les crimes perpétrés par l’Espagne contre les Juifs pendant la Reconquista et l’Inquisition, et sa récente politique pour faire amende honorable ? L’Espagne ne commet-elle pas la même erreur aujourd’hui en mettant les Israéliens sur le bûcher, validant ainsi de facto l’intention meurtrière contre les Juifs du monde entier, intention inscrite dans la charte du Hamas et annoncée par d’autres factions terroristes palestiniennes ?

Monsieur le Premier ministre, nous suggérons à l’Espagne de se concentrer sur la lutte contre ses propres terroristes, plutôt que d’encourager les Palestiniens à semer la terreur en Israël. Nous vous conseillons d’enquêter sur l’infiltration iranienne en Espagne, en particulier par le biais de ses organes de propagande médiatique en Amérique du Sud. Nous proposons que l’Espagne permette à l’ONU de décider si la Catalogne, le Pays basque ou la Galice peuvent devenir indépendants. Sa réponse vous surprendrait !

Par-dessus tout, nous insistons ici pour que vous ne souteniez pas l’intention génocidaire du Hamas. Le peuple juif a erré durant des millénaires de persécutions pour finalement se rassembler dans sa patrie ancestrale, en tant qu’État démocratique souverain.

Nous aurions espéré que vous vous portiez volontaire pour rejoindre les accords d’Abraham ou pour combattre l’antisémitisme en Espagne, plutôt que de faire le jeu des terroristes et des semeurs de haine.

C’est avant tout à Israël de faire face à ses voisins, non pas à l’Espagne.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération.

Shimon Samuels

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