Paris, le 19 janvier 2024

Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, fait appel à Christian Estrosi, maire de Nice, pour qu’il prenne des mesures contre la promotion dans sa ville d’un film documentaire intitulé « Général Suleimani - héros et martyr de la résistance », par « Aïssa d’Axe de la résistance » (nom de scène d’un antisémite pro-iranien anonyme). La première projection de cette aberration soutenue par l’Iran, organisée par un groupe qui hait les Juifs, doit avoir lieu le 26 janvier prochain, soit un jour avant la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

L’affiche en ligne de l’événement. Notez l’absence de détails sur le lieu de projection.

Les conférenciers invités (via webcam) de cette première sont Youssef Hindi et Monsieur K, tous deux dévoués à l’ultra-conservatisme d’extrême droite et à la diffamation du judaïsme.

M. Samuels a rappelé que, « ces dernières années, les individus en question sont devenus actifs sur les réseaux sociaux. Ils font partie d’associations antisémites bien connues ou à des ‘‘groupes de réflexion géopolitiques’’ tels que Égalité et Réconciliation (le mouvement du tristement célèbre Alain Soral) ou Civitas (un parangon traditionaliste ultra-catholique de bigoterie)... Au nombre de leurs sempiternels narratifs sur les réseaux sociaux : les préjugés antisémites les plus abjects – depuis les vieilles accusations de meurtre rituel contre les Juifs jusqu’aux théories du complot liées à la pandémie de Covid –, le contrôle exercé par les Juifs sur la finance et les médias, la manipulation de groupes terroristes, etc. »

L’objectif de ce film documentaire est de glorifier Qasem Soleimani, le stratège des opérations internationales de la Force al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique – parmi lesquelles les attaques terroristes qui ont causé un tiers des pertes américaines en Irak, le renforcement du Hezbollah au Liban et en Syrie ou des Houthis au Yémen. Compte tenu du cursus des intervenants, cet événement du 26 janvier sera l’occasion de relayer la propagande génocidaire anti-Israël et anti-Occident de la République islamique d’Iran.

Le maire de Nice, M. Estrosi – qui avait soutenu notre Centre en 2005 pour nommer une école d’une commune voisine « collège Simon-Wiesenthal » – et le préfet des Alpes-Maritimes ont annoncé qu’ils interdiraient la projection et le débat, au motif qu’ils font « la promotion de messages incitant à la haine et à la discrimination ». Néanmoins, étant donné qu’il s’agit d’un « événement privé » dont les conférenciers sont invités en vidéoconférence, il semble plus probable qu’il s’agisse d’une projection en ligne plutôt que d’un événement en présentiel. Ainsi, l’interdiction pourrait être facilement contournée.

« En ce qui concerne le Centre Wiesenthal, dans le contexte actuel, cet événement doit être interdit quel qu’en soit le format, car non seulement il incite à l’antisémitisme, mais c’est aussi un appel à la violence », concluait Shimon Samuels.

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