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Article de Shimon Samuels publié en anglais dans The Jerusalem Post
le 23 juillet 2023
https://www.jpost.com/opinion/article-752033?dicbo=v2-ykWE9Ra

Vingt-neuf ans après l’atroce attentat du centre Amia, il est crucial de s’efforcer d’obtenir justice.

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En 2019, le président argentin de l’époque, Mauricio Macri, prenait la parole lors d’un rassemblement
à Buenos Aires à la mémoire des victimes de l’attentat à la bombe de 1994 au centre communautaire
Amia, marquant son 25e anniversaire (photo Agustin Marcarian/Reuters).

Le 18 juillet 1994 à 9 h 53, une voiture piégée dévastait le centre juif Amia (Association mutuelle israélite argentine), faisant 85 morts et plus de 300 blessés.

En ce mois de juillet 2023, les blessés et les familles des victimes exigent à nouveau que les auteurs de l’attentat, le Hezbollah et ses commanditaires iraniens, soient traduits en justice.

Le gouvernement argentin de l’époque a été critiqué pour avoir signé un protocole d’accord avec la République islamique d’Iran, un accord secret qui devait clore l’enquête en échange d’un traité commercial à grande échelle.

Notre Centre a joué un rôle déterminant dans l’obtention des notices rouges d’Interpol, toujours en attente, pour l’arrestation des suspects. Aucun n’a encore été traduit en justice.

En 2008, le Procureur spécial Alberto Nisman s’est vu confier le dossier. Il a ordonné de confisquer les comptes bancaires des agents du Hezbollah et des responsables iraniens – y compris l’ancien président Hashemi Rafsandjani, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati et l’actuel ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi –, pour un total de près d’un million de dollars.

Depuis lors, nous avons demandé au président d’Interpol, le général Ahmed Naser Al-Raisi, d’activer sa notice rouge concernant Mohsen Rezaee. Ce dernier occupait, jusqu’en juin dernier, le poste de vice-président iranien chargé des Affaires économiques. De 1980 à 1997, il a été commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI, alias Pasdaran). Rezaee serait au nombre de ceux qui ont planifié, ordonné et organisé l’attentat à la bombe de l’Amia.

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Images brandies des victimes de l’attentat à la bombe de 1994 contre le centre Amia, à l’occasion
de sa 25e commémoration. Buenos Aires, le 18 juillet 2019 (photo Agustin Marcarian/Reuters).

Le Procureur spécial de l’époque, Alberto Nisman – un ami personnel avec qui j’avais dîné à Londres avant qu’il ne retourne à Buenos Aires – est devenu la 86e victime de l’Amia. Il a été assassiné à son domicile quelques heures avant qu’il ne divulgue au Congrès des preuves de l’implication iranienne dans l’attentat.

Des personnalités politiques, pour la plupart de connivence avec Téhéran, ont affirmé que Nisman s’était suicidé, ce qui était clairement absurde car, à Londres, il jubilait en nous montrant la liste des neuf cellules terroristes parrainées par l’Iran qui étaient infiltrées en Amérique latine.

Au fil des ans, nous avons suivi l’affaire. À l’occasion de la 24e commémoration, nous avons été accueillis par la Henry Jackson Society à une conférence au Parlement britannique intitulée « L’ombre de l’attentat à la bombe de l’Amia – La terreur mondiale et la menace aujourd’hui ».

Nous avions invité l’ambassadeur d’Argentine au Royaume-Uni, qui a relayé un message de Buenos Aires : « L’attentat à la bombe contre l’ambassade d’Israël en 1992 (29 morts) et l’attaque terroriste de l’Amia ont été les deux principaux actes de terrorisme international perpétrés dans notre pays... Nous sommes pleinement engagés à obtenir justice au nom des victimes... Les responsables de l’attaque seront traduits devant les tribunaux argentins. »

Me Michael Caplan, expert britannique en matière d’extradition et de juridiction universelle, a fait valoir que « si l’un des suspects iraniens devait poser le pied sur le sol britannique, compte tenu des notices rouges d’Interpol, il devait être arrêté et incarcéré. La police britannique informerait alors l’Argentine, après quoi Buenos Aires émettrait une demande d’arrestation et une procédure d’extradition ».

L’Amia et d’autres attentats terroristes nous rappellent une citation de Simon Wiesenthal :
« La justice pour crimes contre l’humanité ne doit avoir aucune limite. »

L’auteur de ces lignes est le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal.