image Je fais un don

« Depuis Ilan Halimi jusqu’à Sara Halimi, vos réponses peuvent fournir
un élément d’espoir. Votre silence sera considéré, au mieux, comme de
l’indifférence. »

Paris, le 6 avril 2017

Dans une lettre adressée à chacun des onze candidats au premier tour de
l’élection présidentielle, le 23 avril prochain, le directeur des
Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels,
protestait contre « l’horrible acte survenu hier dans le 11e
arrondissement de Paris – l’assassinat de Sara Halimi, une femme de
confession juive âgée de 60 ans, par un homme signalé comme islamiste
qui l’a défenestrée de son appartement sous les cris de ‘‘Allah akbar’’ ».

M. Samuels continuait sa lettre en ces termes : « Ce qui a commencé en
2006 par la prise d’otage et le meurtre d’Ilan Halimi s’est poursuivi
par les massacres de l’école juive de Toulouse et du magasin Hyper
Cacher, ainsi que d’innombrables autres attaques. Ces tragédies ont fait
de la France le pays le plus dangereux pour la population juive.
« L’état d’urgence contre le terrorisme sera levé après les élections
présidentielles. Déjà, la sécurité militaire a été supprimée des cibles
juives sensibles. »

Le Centre interpellait chaque candidat :

« 1. Est-ce que vous, en tant que président/présidente, entendez
rétablir une présence militaire totale dans les institutions juives ?
Comptez-vous en finir avec la culture de l’apologie qui considère les
auteurs de crimes islamistes comme des cas psychiatriques plutôt que
comme des terroristes qui ont commis des crimes haineux ?

« 2. Malgré les avertissements de la municipalité de Paris, la police a
autorisé, la semaine dernière, une manifestation ‘‘BDS’’ (Boycott,
Désinvestissement, Sanctions), sous le mot d’ordre : ‘‘Séparez le CRIF
(Conseil représentatif des institutions juives de France) de l’État’’ –
un euphémisme pour ‘‘Expulsez les Juifs de France’’.

« Monsieur le Candidat, Madame la Candidate, est-ce que votre présidence
prendra des mesures pour pénaliser la diabolisation et la délégitimation
d’Israël en tant que poison qui incite à la violence antisémite contre
la communauté juive de France ?

« 3. Monsieur le Candidat, Madame la Candidate, est-ce que votre
présidence optera pour un changement de politique étrangère sur le vote
disproportionné contre Israël dans les organisations internationales –
et tout particulièrement en ce qui concerne les résolutions de l’Unesco
qui contestent le patrimoine juif et chrétien et les attaques constantes
dirigées contre Israël au Conseil des droits de l’homme des Nations
unies ? Ces points contribuent eux aussi à inciter à l’antisémitisme et
ils ont été reconnus comme tels dans la définition de The International
Holocaust Remembrance Alliance (IHRA, Alliance internationale pour le
souvenir de l’Holocauste), dont la France est membre. »

« Monsieur le Candidat, Madame la Candidate, depuis Ilan Halimi jusqu’à
Sara Halimi, vos réponses peuvent fournir un élément d’espoir. Votre
silence sera considéré, au mieux, comme de l’indifférence », concluait
M. Samuels.