Imprimer

Paris, le 2 septembre 2022

Monsieur Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur,

Vous vous rappellerez sans doute la conversation que nous avons eue lors du dîner du CRIF. Nous y avons évoqué votre décision de fermer les mosquées dirigées par des imams extrémistes qui répandaient l’antisémitisme et ternissaient les valeurs de la République. Nous vous avons félicité pour cette action.

Maintenant, soutenu par la décision finale du Conseil d’État, vous avez pris l’initiative d’expulser un maître de la haine, l’imam Hassan Iquioussen.

Monsieur le Ministre, nous avons applaudi cette décision d’expulsion, préférable à une incarcération de courte durée dans une prison d’où il aurait perpétué ses régurgitations quotidiennes, en ligne ou parmi d’autres détenus.

Néanmoins, maintenant qu’il est en fuite, il peut continuer à semer la haine depuis n’importe quel autre pays.

S’il se cache, que ce soit en France ou à l’étranger, il faut impérativement le capturer avant qu’il ne commette d’autres crimes – encore plus graves. Un mandat d’arrêt international d’Interpol doit être émis contre lui au plus tôt.

Comme cet imam porte la nationalité marocaine, son expulsion aurait dû se faire vers le Maroc. Si c’est effectivement sa destination, nous prierons instamment votre homologue à Rabat, le ministre Abdelouafi Laftit, d’emprisonner Iquioussen et de lui refuser tout accès aux réseaux sociaux.

Si le Maroc décide de prendre des mesures contre l’antisémitisme et ses propagateurs, cela représentera un geste important, dans l’esprit des accords d’Abraham.

Monsieur le Ministre, il est probable que l’empreinte d’Iquioussen, présente dans maints cas de haine des Juifs, est visible dans la maison de Mohamed Dridi. Ce dernier, d’origine tunisienne, est le meurtrier autoproclamé de son voisin de confession juive, Eliahou (Eyal) Haddad, 44 ans.

Il s’agit d’un meurtre de plus « parce qu’il était juif », dans la litanie de Sarah Halimi et de Mireille Knoll. Cette fois-ci, aucune décision judiciaire ne doit disculper Dridi au motif d’une condition psychiatrique ou de l’influence de stupéfiants.

L’unique racine de ce meurtre est la diffusion de la haine par des imams et des idéologues qui prêchent le djihad ou le martyre de la chahada « pour avoir tué un Juif ».

Le pouvoir judiciaire doit appliquer une peine plus sévère, « aggravée » par le facteur d’incitation antisémite.

Veuillez agréer, Monsieur Darmanin, l’expression de notre haute considération.

Dr Shimon Samuels
Directeur des Relations internationales
Centre Simon Wiesenthal