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Paris, le 30 mai 2022

« La chute du mur de Berlin en 1989 a eu un effet boule de neige sur l’ouverture des archives à travers l’Europe », déclarait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal.

« Chaque archive a ajouté de nouvelles révélations sur les crimes de la Seconde Guerre mondiale. En 1997, notre conférence de Genève, intitulée ‘‘Restitution : une dette morale envers l’Histoire’’, a conduit à la création, en France, de la CIVS (Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations), en 1999. »

76 000 Juifs furent déportés de France entre 1942 et 1944. En 1999, la CIVS détenait 29 934 dossiers.

Depuis son ouverture par le président Jacques Chirac, la Commission a été confiée au bureau du Premier ministre.

Dès lors, le bureau européen du Centre Wiesenthal suit les cas et assiste les demandeurs. Pendant une décennie, les réclamations des survivants ou de leurs héritiers ont afflué... plus de soixante ans après la Shoah. Par la suite, les revendications se sont faites plus rares, mais chacune est une pièce du puzzle de l’Europe juive.

La dernière demande que nous ayons supervisée concerne une famille sur trois générations réparties entre le Canada, Israël et la Belgique. La Commission n’a pris en compte que la victime directe de la spoliation, un homme qui avait divorcé de sa première épouse et s’était remarié avec une survivante – tout comme lui –déportée de France. Il est décédé, sa femme a maintenant 99 ans.

Leurs enfants, en tant que demandeurs légitimes, ont donné procuration au Pr Éric Freedman, représentant du Centre Wiesenthal auprès de la CIVS. Les recherches du Pr Freedman ont révélé que cette victime de la spoliation antisémite sous l’Occupation était en fait un tailleur de diamants belge qui s’était enfui en France. Ses diamants lui ont été volés au moment de son arrestation et de sa brève détention avant qu’il ne soit envoyé à Auschwitz. Pour faire face à son retour de l’enfer, il a tout simplement choisi d’être reconnaissant d’avoir obtenu une nouvelle chance de vivre.

En ce qui concerne cette affaire de spoliation, la Commission a estimé qu’il n’y avait « pas suffisamment de preuves dans le dossier... » Il a donc fallu que le chercheur du Centre Wiesenthal plonge dans les archives et trouve les preuves qui ont permis aux demandeurs d’obtenir une somme qui sera partagée entre le fils et la fille du défunt. Le règlement a été transmis au bureau du Premier ministre.

Le Centre Wiesenthal restera présent et vigilant jusqu’à la dernière réclamation transmise au CIVS de France.