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Paris, le 4 février 2021

Dans une lettre adressée à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, le Centre Simon Wiesenthal relevait « l’avoir à maintes reprises averti que l’antisémitisme en France se métastasait – d’une part, sous couvert de l’anonymat des réseaux sociaux et, d'autre part, avec des explosions de violence nauséabonde –, antisémitisme amplifié par une haine apocalyptique liée au Covid ». Il ajoutait que « l’Église catholique française aborde maintenant cette question à travers le document ‘‘Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme sera la pierre de touche de toute fraternité réelle’’1 ».

Cette déclaration a été signée cette semaine par l’archevêque de Reims avec le soutien de personnalités à l’avant-garde de l’élaboration de la politique de l’Église catholique française.

Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, a félicité Son Excellence pour son discours d’ouverture, le qualifiant d’« irréprochable, dans l’esprit de la relation étroite de votre conférence avec, entre autres, feus Élie Wiesel et le cardinal Lustiger ainsi que le cardinal Vingt-Trois, et dans la lignée de Nostra Ætate et de visites conjointes à Auschwitz... Vous invoquez le nom de Yehuda, fils de Jacob et Léa, comme source du peuple juif... et le respect pour ‘‘Israël, le peuple qui a reçu la Parole de Dieu, le peuple élu de Dieu, non seulement le peuple de l’Antiquité, mais le peuple juif d’hier et d’aujourd’hui, réparti à travers les nations et agissant à travers l’État d’Israël…’’ »

La lettre se poursuivait en ces termes : « Cependant, votre déclaration officielle ne fait aucune référence à l’État juif, ni à l’antisionisme comme forme d'antisémitisme... Monseigneur, ce serait une avancée significative si cette déclaration était assortie de l’adoption par la Conférence des évêques de la Définition de l’antisémitisme de l’IHRA, qui couvre tous ces termes – définition largement approuvée à travers toute la France. »

Le Centre soulignait en outre que, « de même, en tant qu’observateurs au sein du Conseil œcuménique des Églises (COE), nous vous serions reconnaissants si la Conférence des évêques de France mettait l’Église catholique en garde contre l’hostilité du COE à l’encontre Israël, hostilité très clairement résumée dans les déclarations suivantes :

« Les chrétiens qui promeuvent le ‘‘sionisme chrétien’’ déforment l’interprétation de la Parole de Dieu ainsi que le lien historique des Palestiniens – chrétiens et musulmans – avec la Terre Sainte, ils rendent possible la manipulation de l’opinion publique par des groupes de pression sionistes et nuisent aux relations entre chrétiens eux-mêmes. »
Voir page 3, paragraphe 7 : https://www.oikoumene.org/sites/default/files/Document/Conference_Christian_Presence_in_the_ME_fr.pdf

et

« ... ce qui est préoccupant, c’est que les fondamentalismes islamiques donnent lieu à une contre-réaction d’autres fondamentalismes religieux, dont le plus dangereux est le fondamentalisme juif qui exploite le phénomène fondamentaliste islamique pour justifier devant les sociétés occidentales les aberrations désagréables du sionisme en Palestine. »
Voir (en anglais), page 2, 1.3 : https://www.oikoumene.org/sites/default/files/File/ME_conference_working_paper.pdf
(document d’origine, par la suite partiellement modifié)

« Monseigneur, nous espérons qu’une déclaration complète de solidarité sera lue du haut des chaires de toutes les églises de France et qu’elle aidera ainsi à lutter contre la résurgence de l’antisémitisme, paradigme de toutes les formes de haine, de violence et d’intolérance », concluait Shimon Samuels.

(1) Le dossier de presse et la Déclaration contre l’antisémitisme de la Conférence des évêques de France sont disponibles en ligne :
https://eglise.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/2/2021/02/Dossier-de-presse-1-02.pdf

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