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" Les pogroms anti-homosexuels en Ouganda et en Iran doivent être  empêchés pour ne pas qu’il se répandent a travers l'Afrique et le  Moyen Orient."

Paris, le 12 mai 2011

Dans une lettre à Navanetham Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Shimon Samuels, le Directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal remarque qu’« en septembre prochain, ironiquement à l’occasion du 10e anniversaire des atrocités terroristes du 11 septembre, vous ouvrirez la 3e édition de la ‘Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée’ au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York. »

Shimon Samuels explique que «  la conférence couramment appelée ‘Durban III’ verra sans aucun doute réapparaître l’antisémitisme et les gesticulations anti-occidentales des deux conférences précédentes (celle de Durban en 2001 et celle de Genève en 2009). Il ajoute que « ‘l'intolérance qui y est associée’ place manifestement à l’ordre du jour de la conférence la discrimination sexuelle qui inclut la haine et la violence contre les homosexuels. » 

Le Centre demande à Navi Pillay, en ses qualités de  Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et de Secrétaire générale de la Conférence mondiale contre le racisme, de « convoquer un session d’urgence du Conseil dans le but de sanctionner l’Ouganda pour la persécution de ses citoyens homosexuels. » 

La lettre indique qu’ « hier, son parlement a abandonné un projet de résolution qui appelait à la pendaison des homosexuels. Le débat reprendra demain, vendredi 13, avant la pause estivale du parlement ou à son retour en automne. » 

 « Depuis 2009, les attaques à l’encontre des homosexuels ont augmenté exponentiellement, atteignant un pic en janvier avec le tabassage à mort de David Kate, militant des droits des Gays. Son meurtre est supposé être une conséquence de la publication de noms et de photos d’homosexuels par le journal  Rolling Stone de Kampala, avec pour légende : ‘Pendez-les !’ » continue la lettre. 

Shimon Samuels insiste sur le fait que « durant la campagne du président Yoweri Musaveni -  qui est aujourd’hui en poste pour un nouveau mandat de 5 ans, après 25 ans au pouvoir -  les théories de la conspiration relatives à la ‘perversité sexuelle’ ont fait des homosexuels les boucs émissaires de la crise pétrolière et alimentaire. » 

« Le projet de loi, tel qu’il se présente aujourd’hui, criminalise tous ceux qui viennent en aide à une personne homosexuelle, y compris ceux qui leur louent un logement, ainsi que ceux qui ne dénoncent pas rapidement les actes homosexuels. » 

Le Centre demande au  Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme: 

« - Que font les 47 pays du Conseil des droits de l’homme quand de telles violations des droits sont commises ? La prise pour cible des homosexuelles est-elle tacitement acceptée ? 

- Comment l’Ouganda, sous la présidence de Musaveni, peut-il encore prochainement prétendre faire partie du Conseil ?

- Que font, face à cette question, les ONG de défense des droits de l’homme et les autres acteurs de la société civile que soutient le Conseil à Genève ? » 

« Nous attendons une réaction rapide de votre part pour mettre un terme à la résurgence d’une intolérance  malheureusement trop familière. Si les Juifs furent les premières victimes de l’Allemagne nazie, les Roms, les handicapés et les homosexuels furent eux aussi persécutés. Les pogroms anti-homosexuels en Ouganda et en Iran doivent être empêchés pour ne pas qu’il se répandent a travers l'Afrique et le Moyen Orient. »