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Paris, le 31 mai 2022

La Journée mondiale d’Al-Quds a débuté avec le retour en Iran de l’ayatollah Khomeini, après son exil en France. Chaque année, depuis la révolution de 1979, Téhéran promeut la Journée d’Al-Quds pour s’attirer les faveurs des organisations musulmanes et des manifestants mobilisés « contre le sionisme et en solidarité avec la cause palestinienne ».

L’idée était d’inverser le contenu narratif de la Journée de Jérusalem : la célébration de Jérusalem devenait « le grief d’Al-Quds » – tout comme les assassins terroristes étaient réhabilités en tant que « saints martyrs ».

La Journée mondiale d’Al-Quds voit des groupes propalestiniens défiler avec des bannières à Paris, Londres et ailleurs en Europe, et elle est également devenue un pont qui rassemble sunnites et chiites dans une cause commune.

Deux semaines avant le prochain premier tour des élections législatives françaises, qui aura lieu le 12 juin, lors de la clôture du Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU) ce 27 mai, la France a appelé une poignée d’autres pays européens membres de ce conseil à se concentrer unilatéralement sur « le comportement d’Israël ».

Ces quatre pays étaient les suivants :

1) L’Albanie, pays à majorité musulmane qui, paradoxalement, pendant la Seconde Guerre mondiale, a sauvé des migrants juifs fuyant par les montagnes du Kosovo, grâce au mouvement alors connu sous le nom des « Cent chapeaux blancs ».

2) L’Estonie, le seul pays du « protocole de Wannsee » (qui dénombrait la population d’Europe devant être exterminée sous le nazisme) répertorié comme Judenfrei (« nettoyé des Juifs »), car ceux-ci avaient déjà été assassinés avant l’arrivée des Allemands.

3) L’Irlande, qui a elle-même souffert des relations entre les groupes terroristes irlandais et palestiniens.

4) La France qui, à cette occasion, semble avoir adopté une position anti-israélienne, peut-être en raison des prochaines élections législatives, qui pourraient dépendre des électeurs ayant une vision biaisée du conflit au Moyen-Orient.

Le contexte du Conseil de sécurité de l’ONU montre, une fois de plus, le rôle des agences onusiennes : servir les États membres dans leur marchandage de sinécures et de couverture de leurs propres iniquités – en attaquant l’État juif et, à travers lui, la diaspora juive et ses amis.

Selon les mots inoubliables de Raymond Barre, Premier ministre français en 1980 après l’attentat à la bombe de la synagogue Copernic – « Un attentat odieux qui voulait frapper les Israélites et qui a frappé des Français innocents » –, Israël vit maintenant son chemin de croix, parce qu’il se défend des terroristes. Les victimes juives sont transformées en coupables alors que les meurtriers sont fêtés comme des héros... jusqu’à ce qu’ils sèment aveuglément le chaos chez eux.

Aujourd’hui, la France est bel et bien l’objet d’un terrorisme antisémite, qui peut facilement devenir aveugle, comme ce fut le cas au cours de la dernière décennie – de l’école juive de Toulouse au massacre de Charlie Hebdo, du supermarché Hyper Cacher au théâtre du Bataclan, du meurtre d’une survivante de la Shoah à la décapitation d’un prêtre...

Pour citer Martin Niemoller : « Ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit, je n’étais pas juif. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour me défendre. »

En bref, la Journée de Jérusalem représente les « Fils de la Lumière », tout comme la Journée d’Al-Quds représente les « Fils des Ténèbres ».