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« L’Élysée doit prendre des mesures fermes contre toutes les formes d’antisémitisme, y compris son camouflage en antisionisme, terrorisme, négationnisme et BDS... »

Paris, le 28 août 2020

Dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, lui énumérait tout un éventail d’actes anti-juifs survenus en France rien que la semaine dernière.

28 August 2020
Shimon Samuels et Emmanuel Macron.

M. Samuels soutenait que les menaces les plus dangereuses sont celles proférées contre l’équipe israélienne du Tour de France, Start-Up Nation.

Un appel a été relayé sur les réseaux sociaux : « Un sniper sur le Tour », « Des bêtes sauvages qu’il faut abattre », « Ils veulent être partout comme des rats d’égout »… « Il s’agit là d’un langage qui risque d’inciter des loups solitaires à agir, comme cela a été le cas au cours du marathon de Boston en 2013. Pire, un scénario similaire au massacre des jeux Olympiques de Munich de 1972 pourrait bien se reproduire. »

La lettre se poursuivait en ces termes : « Cette propagande haineuse qui fait tache d’encre sur les réseaux sociaux inclut des appels au BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre l’équipe israélienne et contre l’événement en soi. À l’origine de ces appels, des sites anarchistes et communistes tel <infolibertaire.net>.

M. Samuels demandait instamment au président de la République « de renforcer la sécurité autour de l’équipe israélienne, depuis l’ouverture du Tour jusqu’à sa fin, pour s’assurer que personne ne nourrit l’illusion de répéter le massacre de Munich ».

Le Centre énumérait aussi toute une panoplie d’actes anti-juifs perpétrés au seul cours de la semaine dernière :

- Haine d’Israël : le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête sur l’agression d’un homme portant un T-shirt mentionnant Israël. La victime, un jeune homme de confession juive, travaillait pour la municipalité de Strasbourg. Il a été bousculé et s’est entendu dire par ses agresseurs « Tu es juif, tu n’as rien à faire ici ! ». Ils ont ensuite écrit sur le sol « Interdit aux Juifs ».

- Révisionnisme et négationnisme : la profanation du Mémorial-Musée d’Oradour-sur-Glane, qui commémore l’atrocité commise en 1944 par les Waffen SS. 642 hommes, femmes et enfants du village y ont été brûlés vifs.

- Violence impunie : la découverte en Algérie du Franco-algérien Houssama Hatri, condamné en France à seize ans d’emprisonnement pour une agression antisémite avec viol en 2014 à Créteil. Hatri et ses deux complices s’étaient introduits dans l’appartement d’un jeune couple de confession juive. Ils avaient menacé de les poignarder et de les gazer « pour nos frères en Palestine ». Ceci rappelle la fuite au Canada d’Hassan Diab, après son extradition de ce pays vers la France. Il est accusé de l’attentat de 1980 contre la synagogue Copernic, à Paris.

- Terrorisme : il est décevant que la France se soit abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU prorogeant l’embargo sur les armes iraniennes. Car l’Iran demeure le commanditaire du terrorisme international, le parrain du négationnisme et le fomentateur – ouvertement exprimé – du génocide d’Israël et des Juifs.

« Monsieur le Président, vous avez pris des positions fermes contre l’antisémitisme et son camouflage en antisionisme, terrorisme, négationnisme et BDS… La recrudescence exponentielle de la haine des Juifs en France, sous le couvert de la pandémie qui sévit actuellement, exige que l’Élysée prenne des mesures tout aussi fermes pour que les auteurs de ces actes soient identifiés, jugés et incarcérés au plus vite », concluait M. Samuels.