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« Le magazine Gerçek Hayat (True Life) célèbre la ‘‘conversion’’ de la basilique et musée Sainte-Sophie en mosquée et lance un appel à Erdoğan, qu’il hausse au rang de calife, pour qu’il impose la loi islamique par-delà les frontières turques. » … « Serait-ce un cas d’usurpation d’identité ? D’abord une basilique chrétienne et, maintenant, le Talmud ! »

Paris, le 8 août 2020 

« Après que la basilique Sainte-Sophie s’est rouverte au culte musulman, il s’agit de revenir au califat, qui suivra une route qui mène de La Mecque à Al-Quds [Jérusalem] et au-delà, avec une étape de choix : Istanbul et son sanctuaire, Sainte-Sophie… Les Philippines, le Niger et l’Indonésie sont des territoires appartenant au califat, qui coordonne les musulmans du monde… Les musulmans sont frères ! » prétend Gerçek Khayat, avant de poursuivre : « On a tenté de faire de Fethullah Gulen le calife » [Gulen est le plus grand ennemi d’Erdoğan, il est actuellement protégé par le droit d’asile aux États-Unis].

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Le magazine Gerçek Hayat : « Maintenant Sainte-Sophie
et la Turquie sont libres – Si ce n’est pas maintenant, quand ?
Si ce n'est pas toi, alors qui ? Rassemblez-vous pour le califat ! »

« Gerçek Hayat bat campagne pour exiger que les visiteurs israéliens acquièrent des visas pour entrer en Turquie et pour laisser les Palestiniens libres d'entrer sans visa. Cette demande est rejetée par l’industrie du tourisme car, en 2019, 63 000 touristes israéliens ont mis pied sur le sol turc contre quelque 2 000 Palestiniens », indiquait le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels.

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Le président de la République de Turquie, Erdoğan, et la Première dame, Emine Erdoğan,
inspectent la mosquée Sainte-Sophie avant son ouverture au culte musulman
(photo breakingnewsturkey.com).

M. Samuels ajoutait que « la conversion de Sainte-Sophie en mosquée a aussi été diligentée par une ONG turque plus inquiétante, la fondation IHH pour les droits de l’homme et la liberté et de secours humanitaires ».

En mai 2010, IHH avait dépensé plus de deux millions de dollars pour soutenir le mouvement Free Gaza – qui serait lié au Hamas. La fondation avait envoyé une flottille de dix navires « pour briser le blocus israélien dans la bande de Gaza ».

Les activistes d’IHH – propriétaires et exploitants du navire Mavi Marmara – s’étaient distingués par leur volonté de résister avec violence à l’intervention des forces israéliennes [voir l’article de Marc Champion et Margaret Coker paru dans le Wall Street Journal du 4 juin 2010 : « Turkish Charity Group Sounds Defiant Note »].

M. Samuels faisait en outre référence à un rapport subséquent des Nations unies qui avait conclu que le blocus d’Israël était légal. Ce rapport mentionnait « de graves questions sur la conduite, la vraie nature et les objectifs des organisateurs de la flottille, en particulier IHH » [UN Palmer Report, 2011, p.4].

La politique turque au Moyen-Orient et en Afrique du Nord semble vouloir amorcer la construction du califat… Il est pourtant étrange que son organe plagie un texte juif, l’Éthique des Pères, du rabbin Hillel (Pirkei Avot 1:14) :

« Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Et si je ne suis que pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? »

« Serait-ce un cas d’usurpation d’identité ? D’abord une basilique chrétienne et, maintenant, le Talmud », concluait M. Samuels.