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Paris, le 5 octobre 2023

En décembre 2019, le Centre Wiesenthal siégeait à l’Assemblée nationale pour assister à l’adoption historique de la Définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA). La grande majorité des parlementaires l’avaient approuvée. Seuls La France insoumise (LFI) et quelques autres députés isolés s’y étaient opposés.

Cette semaine, la députée LFI Sylvie Ferrer, élue à Toulouse, a appelé le ministère de la Justice à prendre des mesures contre la « participation directe ou indirecte de Français aux manœuvres miliaires au Levant ». Elle fait de toute évidence référence à des citoyens français – vraisemblablement juifs – qui se portent volontaires dans les Forces de défense israéliennes.

Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, a formulé ce commentaire : « Ce faisant, elle a implicitement soulevé le soupçon de la ‘‘double allégeance’’ des Juifs français... un préjugé antisémite classique, qui figure parmi les exemples contemporains de la Définition de l’antisémitisme de l’IHRA, soit ‘‘d’accuser les citoyens juifs d’être plus loyaux envers Israël, ou envers les prétendues priorités des Juifs du monde entier, qu’envers les intérêts de leurs propres nations’’. »

Dans son obsession anti-israélienne, Mme Ferrer a mentionné « la participation de Français aux programmes militaires israéliens et le soutien financier indirect à Tsahal ». Cela inclurait-il également une coopération en matière de recherche ou de défense industrielle bénéficiant aux deux pays ?

Sa diabolisation explicite d’Israël et le déni de son droit à se défendre – elle cite le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a « émis un certain nombre de résolutions non respectées par Israël » et « les actes illégaux de l’armée régulière israélienne » – est aggravée par son application du principe de « deux poids, deux mesures ».

Peut-être a-t-elle oublié les accusations fallacieuses portées contre l’officier juif Alfred Dreyfus pour trahison ? Ou peut-être pourrait-elle suspecter la Légion étrangère française, ou peut-être les nombreux combattants de confession juive enrôlés dans la Résistance française en lutte contre les nazis et le régime de Vichy ? D’ailleurs, pourquoi ne s’attaque-t-elle pas aux néo-nazis récemment découverts dans l’armée française d’aujourd’hui ?

En fait, elle milite activement pour la libération d’un terroriste palestino-libanais, Georges Ibrahim Abdallah, que la France a condamné à la réclusion à perpétuité en 1987 pour les assassinats perpétrés en 1982 du lieutenant-colonel Charles R. Ray, attaché militaire américain à Paris, et de Yaakov Bar-Simantov, diplomate israélien, tué devant son domicile parisien, ainsi que pour son implication dans la tentative d’assassinat de l’ancien consul américain à Strasbourg, en 1984.

Par ailleurs, sa circonscription, Toulouse, a été le théâtre de l’attentat terroriste antisémite djihadiste le plus abject... où un loup solitaire a attaqué l’école Otzar Hatorah, tuant deux frères de 3 et 5 ans avec leur père et une fillette de 8 ans à bout portant.

Toulouse est également le siège du Collectif Palestine Vaincra, interdit en mars 2022 mais apparemment encore actif, qui a des liens avec le Front populaire de libération de la Palestine, groupe terroriste qui combine nationalisme arabe et idéologie marxiste-léniniste.

« Nous nous demandons si Mme Ferrer a déjà exprimé de tels doutes sur la loyauté de citoyens français qui soutiennent des groupes terroristes palestiniens ou qui partent combattre avec Al-Qaïda ou l’État islamique », concluait Shimon Samuels.

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