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Était-ce un prélude au festival de haine « Durban 4 » et une plateforme dédiée à la destruction de l’État juif ?

Paris, le 24 mars 2021

Rapport de Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal et observateur à la session de clôture du Conseil des Nations unies sur les « non-droits » de l’homme :

Article 2 de l’ordre du jour, L.31, « Situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et obligation d’assurer la responsabilité et la justice » – parrainé par le Chili, le Pakistan, le Venezuela et la Palestine.

« Attendez une minute, pensait M. Samuels, n’était-ce pas une question de l’article 7, où toutes les attaques contre Israël sont regroupées ? »

Cette résolution a été adoptée avec le soutien de trente-deux États membres : Allemagne, Argentine, Arménie, Bangladesh, Bolivie, Burkina Faso, Chine, Corée, Côte d’Ivoire, Cuba, Danemark, Érythrée, Fidji, France, Gabon, Indonésie, Italie, Japon, Libye, Mauritanie, Mexique, Namibie, Ouzbékistan, Pakistan, Pays-Bas, Pologne, Russie, Sénégal, Somalie, Soudan, Uruguay, Venezuela.
Les votes contre étaient au nombre de six : Autriche, Brésil, Bulgarie, Cameroun, Malawi, Togo.
Huit États se sont abstenus : Bahamas, Îles Marshall, Inde, Népal, Philippines, République tchèque, Royaume-Uni, Ukraine.
Absent : Bahreïn.

La partie accusée, Israël, a réagi en soulignant « le défaut de mention du terrorisme perpétré par le Hamas, des cent mille camions de nourriture envoyés par Israël à Gaza, des cent quarante mille Palestiniens bénéficiant de traitements médicaux dans les hôpitaux israéliens dont treize mille enfants, et des cent mille travailleurs palestiniens qui ont reçu le vaccin anti-Covid ».

Le représentant permanent d’Israël auprès des Nations unies à Genève, Meirav Eilon Shahar, a poursuivi en ces termes : « Tout État membre qui se prononce en faveur de cette résolution et qui soutient ses arguments ne peut pas être un médiateur honnête quand il s’agit de paix au Moyen-Orient. »

C’était un spectacle horrible de voir le Royaume-Uni et l’Union européenne se dire « satisfaits que cette question ait été retirée de l’article 7 ». Seul le Brésil a vu à travers « les nouveaux vêtements du roi », affirmant que « ce projet de résolution était de toute façon déséquilibré et qu’il stigmatisait Israël ».

En fait, trois autres résolutions de l’article 7 étaient sur le point d’émerger. Elles ont été votées dans l’après-midi.

ARTICLE 7

La bonne nouvelle, ce sont les déclarations de l’UE et du Royaume-Uni : « Un rejet ferme du maintien de l’article 7 à l’ordre du jour, car il stigmatise clairement Israël. » Ils ont déclaré que toutes les questions concernant Israël et la Palestine devraient être rassemblées dans un article général dans lequel se regroupent toutes les instances relatives aux droits de l’homme dans chaque pays. Le Royaume-Uni et la République tchèque ont déclaré qu’ils voteraient désormais systématiquement contre toute résolution figurant à l’article 7.

Cette position s’est reflétée dans l’article 7, L.16 - Droits de l’homme dans le Golan syrien occupé, article parrainé par le Chili, le Pakistan et la Palestine. Les États membres de l’UE présents l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque – et le Royaume-Uni, ainsi que le Brésil, le Cameroun, le Japon, le Malawi, les Îles Marshall, la Corée du Sud, le Togo et l’Ukraine, ont voté contre, perdant par une faible marge.
Finalement, cette résolution a été votée par 26 pour, 18 contre et 3 abstentions.

Article 7, L.18 - Droit du peuple palestinien à l’autodétermination, parrainé par le Chili, le Pakistan et la Palestine. Le vote a été remporté par 42 pour, 3 contre et 2 abstentions. Le Royaume-Uni et la République tchèque ont rejeté tout projet de résolution figurant à l’article 7, bien que tous aient convenu, « en principe, que les Palestiniens ont le droit à l’autodétermination ».

Article 7, L.30 - Colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, parrainé par le Chili, le Pakistan, le Venezuela et la Palestine. Le vote a été remporté par 36 pour, 3 contre Royaume-Uni, République tchèque, Îles Marshall – et 8 abstentions. Ceci a accentué la question des colonies existantes – en particulier les nouvelles implantations –, « une question encore communément considérée comme un obstacle à la paix ».

DURBAN

Article 9, L.3 - Lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs et la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et à la violence à l’encontre de personnes sur la base de leur religion ou de leur croyance, parrainé par l’Australie, le Canada, les Fidji, le Pakistan, le Paraguay, l’Uruguay et la Palestine.

Le cadre de cet article, « Racisme, discrimination raciale, xénophobie et formes connexes d’intolérance, suivi et mise en œuvre de la Déclaration de Durban et de son Programme d’action », semble avoir une connotation innocente. Cette résolution a été acceptée par consensus, mais aucune décision n’a été prise concernant la conférence commémorant le 20e anniversaire de Durban. Ce peut être attribué à la campagne épistolaire du Centre Wiesenthal exhortant les dirigeants des pays démocratiques à boycotter un « Durban 4 ».

En fait, l’ensemble du processus de Durban, depuis sa création en 2001 – et ses suites de 2009 et 2011– ,a été qualifié de « pire festival de haine antisémite depuis la Seconde Guerre mondiale » par les délégués du Centre qui y ont assisté : le rabbin Abraham Cooper, vice-doyen et directeur du département international de l’action sociale, et moi-même.

En cas de « Durban 4 » en septembre 2021 – qui menace de renouveler l’inquisition antisémite et l’hypocrisie de la haine –, nous réitérons notre appel à tous les pays de bonne volonté à ne pas y participer et à continuer de rejeter la stigmatisation et la délégitimation d’Israël. Comme l’a souligné le représentant des États-Unis à l’ONU-Genève lors de la clôture du Conseil des droits de l’homme : « Nous appelons toutes les parties à rejeter catégoriquement toute idée selon laquelle le sionisme peut être assimilé au racisme ! »

« Accueillir un ‘Durban 4’’ est une invitation à relancer une plateforme dédiée à la destruction de l’État juif. »

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Si vous êtes témoin ou victime d’antisémitisme ou de toute forme de discrimination dans les réseaux sociaux, veuillez nous contacter.

« Pour que le mal se propage, il suffit que les hommes bons ne fassent rien. » (Simon Wiesenthal, 1908-2005)