‘‘L’université de Mossoul ne doit PAS être un vecteur de haine des Juifs’’
Paris, le 3 octobre 2025
Madame la Directrice générale,
Les « Programmes mondiaux pour l’éducation » de l’Unesco ont un grand impact. Dans un cas cependant, leurs bonnes intentions semblent être entachées par une fausse propagande.
L’université de Mossoul est la deuxième plus grande d’Irak. Sa bibliothèque avait été détruite à l’époque où l’EI dirigeait la ville. Depuis 2018, dans le cadre de son initiative « Faire revivre l’esprit de Mossoul », l’Unesco a entrepris la restauration, louable, de la bibliothèque universitaire de Mossoul, avec des fonds fournis par l’Agence italienne de coopération au développement (AICS).
L’université de Mossoul abrite également un « Collège d’éducation pour les sciences humaines - Département des sciences coraniques et de l’éducation islamique ». S’y déroule un cours sur les « études religieuses » pour les étudiants de 3e année (année académique 2024-2025). Ce cours, dirigé par Hiba Abdel-Ilah Mohammed, inclut « l’histoire du judaïsme ».
On y enseigne que les Protocoles des Sages de Sion sont l’un des trois piliers sur lesquels le judaïsme se base, avec l’Ancien Testament et le Talmud. La présentation de ce cours détaille ainsi une liste affligeante de fausses affirmations et d’accusations contre le judaïsme et les Juifs, telles que :
- Comploter, par la tentation et la corruption, pour conquérir le monde ;
- Propager la liberté et l’égalité sociales, économiques ou de genre, en tant qu’outils de sédition ;
- Semer les graines de la discorde par le biais de sociétés secrètes, de la presse, des arts, des clubs sportifs... ;
- Provoquer des crises économiques mondiales, en monopolisant l’or et la finance ;
- Propager le vice et la dissolution, détruisant ainsi les consciences, les religions, le système familial, etc.
En vérité, les Protocoles sont un faux, tristement célèbre, fomenté par la police secrète tsariste pour faire des Juifs les boucs émissaires de l’effondrement social et économique de l’Empire russe. Cette période a vu d’importants pogroms anti-juifs. Ils étaient endémiques, en particulier dans les territoires impériaux nouvellement acquis : la Lituanie, la Pologne et l’Ukraine d’aujourd’hui.
Avec d’autres complots antisémites – tels le Mein Kampf d’Hitler ou Le Juif international d’Henry Ford –, les Protocoles des Sages de Sion sont devenus un best-seller colporté par maints régimes et dictatures arabes, tout d’abord pour justifier la persécution des communautés juives locales, puis pour inciter à la haine et à l’hostilité envers l’État juif d’Israël. Jusqu’à ce jour, c’est un modèle persistant de théorie du complot, aussi bien pour les antisionistes que pour les antisémites.
Madame la Directrice générale, « la reconstruction post-conflit et la promotion de la paix » ne peuvent inclure des ouvrages, des cours universitaires ou des émissions de télévision avec de tels contenus diffamatoires et diabolisants. Nous voyons bien que des décennies d’endoctrinement des enfants palestiniens – avec la collaboration tacite, implicite ou souvent explicite de l’UNRWA – ont entraîné la monstruosité du 7 octobre 2023 et son contrecoup meurtrier.
Nous vous prions instamment d’adresser un avertissement clair à l’université de Mossoul : les Protocoles ne représentent pas le judaïsme en tant que religion, ils ne font pas partie de l’identité juive – ni en tant que peuple ni en tant que nation – et ils n’ont aucune place dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture. Les Protocoles ont été et sont toujours un vecteur de haine et de conflit.
Veuillez croire, Madame la Directrice générale, en l’assurance de nos respectueux hommages.
Dr Shimon Samuels,
Directeur émérite des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal
Alex Uberti,
Chercheur indépendant et chef de projet pour CSW-Europe
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Pour découvrir le contenu détaillé du cours de l’université de Mossoul mentionné ci-dessus, veuillez nous contacter à l’adresse csweurope@gmail.com