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« Il ne s’agit pas là d’un problème religieux : dans ce pays laïque, c’est une catastrophe, et pour la société, et pour l’enseignement polonais. Au nom de ces raisons, il faut condamner cet évêque. »

Paris, le 3 mai 2019

Dans une lettre adressée au ministre polonais de l’Intérieur, Joachim Brudzinski, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, lui faisait part de son émoi « lorsque nos adhérents polonais m’ont fait part de la diatribe antisémite prononcée par l’évêque Jez, le jeudi de Pâques, devant une salle comble de membres du clergé réunis en la cathédrale de Tarnow ».

La lettre indiquait que l’évêque Jez « aurait cité une publication juive de 1937 affirmant que ‘‘notre ennemi national est l’Église catholique. Nous devons entrer en conflit avec les dénominations chrétiennes… commencer une lutte acharnée et sans pitié contre les prêtres catholiques… puis les diffamer en les souillant et en les haïssant… prendre en charge le système scolaire… la religion chrétienne doit disparaître du programme éducatif’’... »

M. Samuels ajoutait : « Bien que cette publication de 1937 attribuât le protocole ci-dessus à un congrès sioniste qui se serait tenu à Lvov, l’évêque se serait couvert en arguant : ‘‘Cette déclaration a été faite au congrès d’une certaine nation, je ne peux dire laquelle, car je serais harcelé de toutes parts.’’ » M. Samuels poursuivait en ces termes : « Ce sermon aurait aussi inclus des allégations faites par les Juifs sur des scandales qui touchent la vie des prêtres dans le contexte de l’affaire des abus sexuels au sein de l’Église. »

Le Centre lançait cette accusation au ministre : « Il est scandaleux que ce discours qui ramène à la période précédant la déclaration Nostra Ætate, déclaration qui purge la liturgie de l’antisémitisme, ait été publié sur le site du diocèse et sur la chaîne YouTube. »

M. Samuels soutenait qu’« il ne s’agit pas là d’un problème religieux : dans ce pays laïque, c’est une catastrophe, et pour la société, et pour l’enseignement polonais. Au nom de ces raisons, il faut condamner cet évêque. »

Le Centre pressait le ministre « de condamner publiquement cette aberration et de prendre les mesures appropriées afin de sanctionner ce prétendu évêque pour des raisons purement laïques ».

« La Pologne doit exorciser sa haine des Juifs à tous les niveaux », concluait M. Samuels.