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Le « prix du Pire délinquant 2018 » revient à la Malaisie ; le « deuxième finaliste » est l’Iran.

Francfort, le 14 octobre 2018

Pour la 16e année consécutive, le Centre Simon Wiesenthal demeure la seule organisation non gouvernementale à surveiller les incitations à la haine et à la violence sur les stands de la Foire du livre de Francfort.

Avec plus de 7 400 exposants venus de 150 pays et plus de 300 000 visiteurs, ce salon a gagné le surnom d’« Olympiades des salons du livre ».

Son directeur, Jurgen Boos, en a inauguré cette année le 70e anniversaire, qui est également celui de la Déclaration des droits de l’homme des Nations unies. L’auteur de cette déclaration, le juriste juif français René Cassin, y affirmait : « Là où la violence verbale débute, l’agression physique suit. »

Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a rappelé qu’en Allemagne et en Italie, « au temps où l’on brûlait les livres, on brûlait aussi les écrivains juifs ».

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Shimon Samuels avec Jurgen Boos, directeur de la Foire du livre de Francfort.

« Nous surveillons plus de 300 stands connus pour leurs ouvrages antisémites, année après année. Nous dénonçons les éditeurs délinquants aux organisateurs de Francfort car ils contreviennent à leur engagement contractuel qui stipule qu’aucune incitation n’est tolérée », expliquait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre.

« La Foire effectue d’abord elle-même un premier contrôle, mais elle a besoin de l’expérience et de l’expertise du Centre, avec l’espoir qu’un jour toute forme de haine disparaisse de ses stands », poursuivait M. Samuels.

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Stand 4.0-B74 - Malaisie

1) Dr M : Qu’est-ce qui intéresse les jeunes ? par Chedet Mat Rodi (éditions Nubook Press, Selangor, Malaisie, 2016)
Une longue interview de Mahathir Mohamad, 93 ans, Premier ministre de la Malaisie, le seul chef de gouvernement qui admette sans vergogne être antisémite. Dans le chapitre intitulé « Condamnation de la cruauté d’Israël envers la Palestine », on cite un de ses discours, prononcé le 16 octobre 2003 au sommet de l’Organisation de la Conférence islamique, comptant 57 pays islamiques : « … Voilà deux mille ans, les Juifs avaient été mis à mal. Chaque année, les chrétiens d’Europe les exterminaient, car ils considéraient les Juifs comme des traîtres coupables de la crucifixion de Jésus. »
Dans la même veine, il a déclaré : « Aujourd’hui, les Juifs dirigent le monde par procuration. Ils envoient d’autres hommes se battre et mourir pour eux. »

2) Gaza - Les premiers moments de l’occupation palestinienne, par IF Moses (éditions Iman Publications, Selangor, Malaisie, 2018)
« Gaza et quinze frères et sœurs vivent heureux en Palestine – ils pêchent, travaillent le pain et, sous l’Empire ottoman, construisent le chemin de fer du Hedjaz, un projet ferroviaire qui doit relier Istanbul à Médine pour faciliter le voyage des pèlerins.
« Alors qu’ils vivent heureux, de mauvais tours sont préparés par Israël et Theodor Herzl pour conquérir la Palestine.
« Et, qui l’eût cru, il n’y avait pas qu’Israël et Herzl qui préparaient de mauvais tours. Il y a aussi des ennemis parmi nous, qui essaient à ce stade de démanteler le Califat islamique. Mais qui ? et pourquoi ? » (extraits de la quatrième de couverture)

Stand 5.0-B132 - Association des éditeurs de la Révolution islamique, Iran

3) De Gaza à Jérusalem : la résistance islamique en Palestine (éditions Barham Didemum Publishing, 2017)
« La question d’Al-Quds [Jérusalem] au siècle dernier est la question la plus importante dans le monde musulman… la priorité absolue pour notre pays… pour libérer le peuple palestinien de l’emprise du sionisme… la résistance islamique (le Hezbollah) du Liban, ce mouvement divin s’est étendu à la Palestine occupée et la solution finale de la question d’Al-Quds… ce recueil provient du centre de la résistance islamique contre l’invasion israélienne à Gaza. »

4) L’ayatollah Khamenei sur la Palestine (4e édition, Téhéran)
Le guide suprême iranien présente des méthodes et tactiques pour anéantir Israël. L’introduction est d’Ali Akbar Velayati, ancien ministre de la Défense d’Iran, recherché par Interpol pour complicité dans la tuerie du centre juif Amia, en 1994 à Buenos Aires (Argentine), qui avait fait 85 morts et 300 blessés.

5) Le sadisme israélien - 50 représailles contre le faux régime sioniste à Gaza, par Asadollah Afshar (éditions Safir Ardehal, Iran, 2014)
« … l’histoire de l’invasion et de l’occupation sioniste de la Palestine… les nouvelles de la victoire du peuple opprimé de Gaza et de son mouvement de résistance... »

Stand 5.1-D133 - Association des éditeurs arabes, Égypte

6) Affiche de « Jérusalem, capitale éternelle de la Palestine » illustrée par le mont du Temple, ce qui conteste le rôle de l’Égypte dans le processus de paix au Moyen-Orient.

Stand 5.1-132 - Al-Ahram, Égypte

7) Le sionisme chrétien et la fin de l’humanité, par Mohamed Amara Taqi Eddin (éditions Al-Ahram, Le Caire)
« Le sionisme chrétien défend Israël plus que les Juifs sionistes. Le salut ne peut être atteint sans aider les Juifs à s’installer en Palestine ni sans mettre fin à l’existence des Palestiniens en les massacrant ou en les expulsant, pour ouvrir la voie à la construction du temple. Le livre explique comment le mouvement [sioniste chrétien] … a transformé le christianisme, à l’origine épris de paix et de pardon, en idéologie de meurtre, de destruction et de vengeance » (extraits de la quatrième de couverture).

Stand 5.1-A142 - Al-Awam, Syrie

8) Hors du cadre - la lutte pour la domination universitaire en Israël, par Ilan Pappe (traduit par Maha Hassan Bahbouh, éditions Dar Cadmus, Syrie, 2018)
Cette étude par un historien israélien post-sioniste, Ilan Pappe, est parfaitement légitime, sans intention apparente d’inciter à la haine. Cependant, cette traduction en arabe, publiée en Syrie, peut être considérée comme tendant à durcir les stéréotypes anti-juifs parmi certains lecteurs arabes.

Stand 3.1-A67 - Kube Publishers, Royaume-Uni

9) Trouver la paix en Terre sainte - Mémoires d’une musulmane britannique, par Lauren Booth (Kube Publishing, Leicester, Royaume-Uni, 2018)
Le titre du livre est attrayant et, pour cette raison, notre Centre en fait l’éloge. Similairement, ces Mémoires, écrites par la belle-sœur de l’ancien Premier ministre Tony Blair, sont indéniablement légitimes, de toute évidence sans intention d’inciter à la haine. Toutefois, certaines références aux Juifs, telles que « les soldats juifs » au lieu de « israéliens » risquent d’induire les lecteurs en erreur. De la même manière, les termes « juif, sioniste et israélien » sont utilisés indistinctement, comme par exemple dans les cercles du Parti travailliste britannique.

Stand 5.1-A141 - Smoloskyp Publishers, Ukraine

10) Symon Petliura : la lutte pour la liberté de l’Ukraine, par Serhii Lytvyn (Smoloskyp Publishers, Kiev, 2018)
Un petit stand nationaliste, avec peu de livres, met ce volume en valeur. La plupart des historiens estiment que Petliura est responsable du meurtre de plus de 50 000 Juifs durant la guerre de 1917-1921 contre la Russie soviétique. Il a été assassiné à Paris en 1926 par Sholom Schwarzbard, qui avait perdu quinze membres de sa famille dans des pogroms perpétrés sous le régime de Petliura en Ukraine. Schwarzbard a été acquitté par un tribunal français. Le fait de réhabiliter un génocidaire avéré sur un stand doit faire l’objet d’une discussion ouverte à une table ronde d’historiens programmée par la Foire.

Cette année, le « prix du Pire délinquant » du Centre Wiesenthal revient à la Malaisie.

Le « deuxième finaliste » est l’Iran.