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Éditorial de Shimon Samuels publié en anglais dans le Jerusalem Post
le 12 juin 2018
https://www.jpost.com/Opinion/Heritage-or-sovereignty-559800

Chevaux de Troie palestiniens et irakiens au comité de restitution de l’Unesco

12 June 2018 Blog
Vue d’ensemble du siège de l’Unesco à Paris (photo Reuters).

Le Centre Simon Wiesenthal a rendu hommage à la nouvelle directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, pour ses dénonciations fermes, au cours de ses six premiers mois d’exercice, contre la politisation de l’Organisation. Sa détermination à ramener l’Unesco vers une politique de consensus adresse un message puissant aux États-Unis et à Israël pour qu’ils reconsidèrent leur préavis de départ.

Son succès dépend essentiellement de la collaboration des États arabes et, plus que tout, de celle des Palestiniens. Car depuis leur entrée à l’Unesco, en 2011, ces derniers ont manifesté un appétit féroce pour les patrimoines juif et chrétien. En fait, leurs revendications dépassent l’État d’Israël et préoccupent le judaïsme et les Juifs du monde entier.

Les revendications palestiniennes de sites ‘‘par voie d’urgence’’, un processus qui accélère les négociations, ont fini par provoquer un « raz-le-bol de la Palestine » parmi les États sunnites, mais aussi auprès de maintes délégations sud-américaines, africaines et asiatiques qui attendent depuis des années que leurs propres sites soient reconnus.

Une session du ‘‘Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leurs pays d’origine’’, session qui s’est tenue au siège parisien de l’Unesco, en est un bon exemple.

Les Palestiniens y ont présenté une requête apparemment anodine mais qui cachait un coup monté : ils demandaient le transfert des manuscrits de la mer Morte – décrits par l’Unesco elle-même comme « ayant fourni de précieux renseignements sur l’histoire du judaïsme et sur les débuts du christianisme » – depuis le Sanctuaire du Livre qui les abrite, au musée d’Israël à Jérusalem, vers le musée Rockefeller de Jérusalem, soit le transfert d’un côté de la ville à l’autre.

Si ces documents sont librement accessibles à tous les habitants de Jérusalem, à quoi bon les déplacer ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et demander qu’ils intègrent le musée du Patrimoine culturel palestinien de Bir Zeit, à Ramallah ? Mais non ! Étant donné que Rockefeller se trouve à Jérusalem-Est, la prétendue demande des Palestiniens peut être perçue comme une intention de s’accaparer toute la ville.

Et puis, dans la même veine, il y a eu un autre cheval de Troie. Cette fois, il s’agissait d’une requête de l’Irak de récupérer un rouleau de la Torah entreposé au musée d’Israël, pour « un bel exercice d’harmonie interconfessionnelle entre juifs et musulmans ». La requête de cette Torah provenait du Kurdistan irakien. Impossible de ne pas considérer le mobile des Irakiens comme l’exploitation d’un objet juif sacré à des fins de demande de souveraineté sur la région autonome kurde.

À l’ombre du Farhud (« dépossession violente » en arabe), le pogrom perpétré en Irak en 1941 à l’instar des violences nazies, pogrom suivi de l’exode forcé de cent trente mille Juifs vers Israël en 1950-52, cette revendication d’un rouleau de la Torah sonne faux. À moins que ce ne soit aussi un stratagème pour se réapproprier « souverainement » le Kurdistan, d’où ce rouleau est originaire.

L’ancienne communauté juive irakienne se trouve là devant un problème épineux. Si l’on me demandait mon avis, je proposerais d’envoyer le rouleau à Erbil, la capitale de la Région autonome du Kurdistan, au nord de l’Irak. Il s’y trouve une chaleureuse mémoire des Juifs dépossédés et une forte admiration pour Israël.

Souhaitons qu’au prochain Comité du patrimoine mondial, la directrice générale de l’Unesco ne se laisse pas empoisonner par ces stratagèmes venimeux contre la dépolitisation.