image Je fais un don

Lettre de Shimon Samuels parue en anglais dans The Times of Israel
le 24 mai 2017
http://blogs.timesofisrael.com/an-open-letter-to-prime-minister-teresa-may/#.WSVakIKjEds.gmail

 Madame la Première Ministre,

Le Centre Simon Wiesenthal vous félicite pour votre position inébranlable face à la folie meurtrière du terrorisme anti-occidental, et particulièrement devant l’atroce attentat de la Manchester Arena.

En ces temps si préoccupants, voudrez-vous bien partager ces quelques réflexions ?

Maintenant que l’organisation Etat islamique a revendiqué l’attentat perpétré par Salman Abedi, des notices nécrologiques encensant cet assassin djihadiste, peut-être natif du Royaume-Uni, risquent de voir le jour.

- Si tel était le cas, comment répondriez-vous à une demande de pension à vie qui serait octroyée par votre pays aux éventuels veuve et orphelins britanniques de l’assassin ?

- Comment réagiriez-vous si l’on distribuait des bonbons aux écoliers pour célébrer ce « triomphe sur les Croisés » dans les institutions islamiques radicales, sous l’Autorité palestinienne et jusqu’au Pakistan ?

- Que penseriez-vous si l’on donnait à un tournoi, à une équipe de football ou peut-être même à un stade le nom du kamikaze de Manchester pour honorer sa mémoire ?

Qu’une vague de mansuétude se propage dans les médias à l’égard de l’auteur de l’attentat compte tenu de sa pauvreté, de sa marginalisation ou de la discrimination dont il ferait l’objet, ce qui justifierait sa perversité, causée par la dépression ou même par la démence, ce serait sans doute le fait le plus irritant.

Il y a un peu plus de dix ans, le Centre Wiesenthal avait préparé un projet de convention contre les attentats-suicides. Importé du Moyen-Orient, ce phénomène devenait viral.

La thèse de ce document soutenait que le terrorisme, à l’ère du djihad, se caractérise par un continuum de participants qui théorisent, recrutent, financent, forment, accueillent, arment et célèbrent le dernier maillon de leur chaîne – l’assassin ; que ce soit dans les mosquées, les écoles, les campus universitaires, les prisons ou les médias ; et aussi bien dans leur propre pays qu’à l’étranger.

Tous les maillons de cette chaîne doivent être considérés comme des complices et sanctionnés comme tels.

Notre projet de convention avait été estampillé du sceau de feu le pape Jean Paul II, au cours d’une audience au Vatican. Il avait été adopté en tant que motion par le Parlement australien et avait reçu la bénédiction du ministre espagnol des Affaires étrangères de l’époque, Miguel Moratinos, ami réputé du monde musulman. Il avait même été favorablement accueilli, lors de notre visite à Ankara, par le président turc d’alors, Abdullah Gül. Celui-ci avait fait valoir que la plupart des victimes d’attentats-suicides étaient assassinés au sein même du monde islamique.

Hélas, les populations musulmanes d’Europe, le Califat/l’Etat islamique, la radicalisation, Internet et les réseaux sociaux – aussi bien des loups solitaires improvisés que des groupes organisés – ont laissé le djihad arriver jusqu’à nos portes.

A Riyad, le président Trump a fermement affirmé sa position contre la terreur, tout comme vous, Madame la Première Ministre, à propos de Manchester.

La situation exige maintenant une nouvelle alliance contre la terreur. Il faut se concentrer sur toutes ses émanations comme autant de tentacules venimeux d’un calamar géant ou comme les racines empoisonnées d’un seul arbre – que ce soit l’Etat islamique, le Hezbollah, le Hamas, le Djihad islamique, les Gardes révolutionnaires iraniens, al-Houthi ou Boko Haram. Le partage des profils doit circuler de Washington à Londres, de Riyad à Jérusalem.

L’axe de la terreur vise un consortium d’ennemis déclarés qui incluent les valeurs occidentales d’Amérique et d’Europe, les juifs, les chrétiens, les musulmans modérés, les homosexuels, etc., sans aucun remords pour les victimes femmes et enfants.

Une alliance véritablement intégrée contre la terreur doit pouvoir neutraliser chaque membre de la chaîne des complices.

Il est peut-être temps de sortir notre convention du placard.

 

Veuillez agréer, Madame la Première Ministre, l’expression de ma haute considération.